dimanche 17 mars 2024

Un régime sans sel permet-il diminuer mortalité et morbidité

Suivre un régime alimentaire faible en sel a démontré des bénéfices significatifs sur la santé, particulièrement pour les individus hypertendus, en réduisant la pression artérielle, un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. Pour les personnes normotendues, les effets sont également positifs, bien que moins marqués, contribuant à la prévention de l'hypertension et de ses complications associées.

Des études montrent que réduire l'apport en sel peut diminuer le risque de stroke (accident vasculaire cérébral), de maladie cardiaque et, potentiellement, d'autres maladies liées à l'hypertension. Cela suggère que même pour les personnes à pression artérielle normale, une consommation réduite de sel peut avoir des effets préventifs sur la santé.

Cependant, l'impact direct d'un régime faible en sel sur la réduction de la mortalité globale et la morbidité reste sujet à débat, avec des études montrant des résultats variés. Certaines recherches indiquent une corrélation entre la diminution de l'apport en sel et une réduction des événements cardiovasculaires, tandis que d'autres suggèrent que des réductions très importantes peuvent avoir des effets négatifs pour certains groupes de personnes.

Il est donc essentiel d'adopter une approche équilibrée, en visant une réduction modérée de l'apport en sel, conforme aux recommandations des autorités de santé publique, qui préconisent généralement moins de 5 grammes de sel par jour. Comme toujours, des ajustements individualisés basés sur les conditions de santé spécifiques, les besoins et les objectifs de chaque personne sont recommandés.

Philippe Reumont

Diététicien nutritionniste
Bruxelles

jeudi 19 octobre 2023

quoi manger quand on fait de l'hypertension?

 Pour gérer l'hypertension, il est important de suivre un régime alimentaire spécifique qui peut aider à réduire la pression artérielle ou à la maintenir dans une plage normale. Voici quelques recommandations basées sur plusieurs sources fiables :

  1. Aliments à privilégier :

    • Fruits et légumes : Ils sont riches en fibres et en micronutriments qui peuvent contribuer à la gestion de l'hypertension. Il est recommandé de consommer au moins 5 portions de fruits et légumes chaque jour​​.
    • Poissons gras : Ils sont riches en oméga-3, qui sont connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé cardiaque​​.
    • Céréales complètes : Comme le riz complet, le pain complet et les pâtes complètes qui sont riches en fibres​​.
    • Légumineuses, noix et graines : Ils fournissent des protéines et des graisses saines​2​​3​.
    • Produits laitiers faibles en gras : Ils fournissent du calcium et d'autres nutriments essentiels sans ajouter de graisses saturées​​.
    • Huiles végétales non tropicales : Comme l'huile d'olive, elles sont une source de graisses monoinsaturées saines​​.

  2. Aliments à limiter ou à éviter :

    • Sel : Limiter l'apport en sodium est crucial pour gérer l'hypertension. Le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) recommande de limiter la consommation de sel​.
    • Graisses saturées et trans : Ces types de graisses peuvent augmenter le cholestérol et la pression artérielle, il est donc conseillé de les limiter​​.
    • Sucre ajouté : Les boissons et aliments sucrés peuvent contribuer à l'hypertension et doivent être consommés avec modération​​.
    • Alcool : Il est recommandé de limiter la consommation d'alcool, car elle peut augmenter la pression artérielle​​.

    • Régime DASH :Le régime DASH est spécialement conçu pour aider à gérer l'hypertension. Il met l'accent sur la consommation de légumes, de fruits, de céréales complètes, de produits laitiers faibles en gras, de poissons, de volailles, de haricots et de noix, tout en limitant le sel, le sucre ajouté et les graisses saturées​​.
    • Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé ou un nutritionniste pour élaborer un plan alimentaire adapté à votre situation personnelle, surtout si vous souffrez d'hypertension ou d'autres conditions médicales.

jeudi 13 décembre 2018

Nutrition : une application donne le "nutriscore" caché d'un produit


Open Food Fact, en partenariat désormais avec le ministère de la Santé, répertorie le score nutritionnel de plus de 200.000 produits. Même lorsque les industriels préfèrent le cacher.

Comment savoir si un produit est trop sucré, gras ou trop salé ? Une application très pratique donne ces informations en deux clics. Et, n'en déplaise à certains fabricants alimentaires, elle permet au consommateur de savoir ce qu'ils n'ont pas forcément envie de nous dire sur leurs étiquettes.

Il existe en France le logo nutriscore, avec des lettres A, B, C D E et des couleurs du vert au rouge. Ce logo indique si un produit est plutôt bon ou mauvais sur le plan nutritionnel, trop gras, trop sucré, trop salé. Il a été critiqué au départ car il était facultatif, donc les fabricants le mettaient sur l'emballage uniquement s'il leur était favorable.

Une pizza avec un E rouge, l'industriel ne va pas l'indiquer. Mais grâce à l'application Open Food Fact sur votre téléphone, vous entrez le nom du produit et vous obtenez immédiatement sa note nutricscore, peu importe si le fabricant l'a indiquée ou pas. Elle est calculée grâce aux informations transmises par des centaines de consommateurs et de bénévoles.

Miel, sirop d'agave... Quelles alternatives au sucre ?
Il suffit d'envoyer la composition qui se trouve sur l'étiquette et un algorithme calcule si le produit est A B C D ou E. Les concepteurs de cette application Open Food Facts viennent de signer un partenariat avec Santé Publique France, donc le ministère de la Santé, qui va les aider dans ce travail. 200 000 produits sont déjà répertoriés.

L'objectif de ses créateurs, est de forcer les industriels à faire de efforts s'ils sont montrés du doigts avec un mauvais logo rouge vif. Et ça marche. Depuis quelques mois, certains ont déjà évolué et réduit les teneurs en sucre, en sel ou en gras de leurs produits.

mardi 17 juillet 2018

Les régimes hyperprotéinés augmentent le risque d’insuffisance cardiaque chez les hommes

Manger trop de protéines augmente légèrement le risque d’insuffisance cardiaque chez les hommes d’âge moyen, selon une étude publiée dans la revue Circulation : Heart Failure.

Les régimes hyperprotéinés augmentent le risque d’insuffisance cardiaque chez les hommes

Sommaire
Des hommes âgés de 42 à 60 ans
Dans quelle mesure réduire les protéines ?
Déjà accusés de nuire au bon fonctionnement du foie et des reins et de favoriser le diabète de type 2, les régimes hyperprotéinés seraient aussi mauvais pour le cœur. Une étude américaine révèle que la consommation excessive de protéines augmente le risque d’insuffisance cardiaque chez les hommes.

Des hommes âgés de 42 à 60 ans
Les chercheurs se sont intéressés au régime alimentaire de 2 441 hommes âgés de 42 à 60 ans, pendant 22 ans. Parmi eux, 334 cas d’insuffisance cardiaque ont été diagnostiqués durant l’étude. 70% des protéines consommées par la cohorte étaient d’origine animale (viande, poisson, œufs, produits laitiers) et 30% étaient d’origine végétale. Le risque d’insuffisance cardiaque a été comparé entre les hommes qui mangeaient beaucoup de protéines et ceux qui en mangeaient peu. Voici leurs résultats :

Le risque augmente de 33% toutes sources de protéines confondues
Le risque augmente de 43% pour les protéines d’origine animale
Le risque augmente de 49% pour les protéines issus des produits laitiers
Le risque augmente de 17% pour les protéines d’origine végétale
L’étude précise que le risque d’insuffisance cardiaque n’augmente pas avec les protéines issues du poisson et des œufs.

Dans quelle mesure réduire les protéines ?
Il s’agit de la première étude à faire un lien entre insuffisance cardiaque et excès de protéines. "Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour savoir dans quelle mesure la réduction de protéines dans notre alimentation a un réel impact sur la prévention de l’insuffisance cardiaque", fait savoir Heli E.K Virtanen, principal auteur de l’étude. Aussi, les chercheurs précisent que des études plus poussées doivent être réalisées afin d’évaluer l’impact des différentes sources de protéines sur la santé, et pas seulement sur les hommes.

Sources :

Intake of Different Dietary Proteins and Risk of Heart Failure in Men, mai 2018 (disponible en ligne).

samedi 17 mars 2018

La nourriture de fast-food modifie nos gènes

Des chercheurs de l'Université de Bonn, en Allemagne, ont découvert que la consommation d'aliments gras et sucrés affectait notre système immunitaire et nos gènes, et serait la cause de l'augmentation des maladies cardio-vasculaires et du diabète de type 2.

Trop salée, trop sucrée, riche en graisses saturées et pauvre en fibres: on savait déjà que la nourriture vendue dans les fast-food possède très peu d'intérêt d'un point de vue nutritionnel. Mais aujourd'hui, les chercheurs s'intéressent également aux conséquences d'une telle alimentation sur nos gènes.

Après avoir nourri des souris avec des aliments similaires à ceux vendus dans les fast-food, des scientifiques de l'Université de Bonn ont découvert que le "régime occidental moderne" modifie l'expression de certains gènes, qui identifient cet apport en gras et en sucre comme une infection.

 "Le régime alimentaire malsain a conduit à une augmentation inattendue du nombre de certaines cellules immunitaires dans le sang des souris, en particulier les granulocytes et les monocytes", explique Anette Christ dans un communiqué de l'Université.

Et puisque le système immunitaire inné possède une certaine forme de mémoire, il crée ensuite des capteurs spécifiques chargés de reconnaître la nourriture issue des fast-food, et d'y réagir en conséquence.


Modifications irréversibles?

Ces réponses inflammatoires fortes seraient la cause de l'augmentation des maladies cardio-vasculaires et du diabète de type 2 au sein de la population.

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De plus, après avoir redonné une alimentation normale et équilibrée aux souris, les chercheurs ont constaté que les gènes modifiés "étaient toujours actifs quatre semaines après l'expérience". La preuve donc des conséquences à long terme d'un tel régime alimentaire sur notre corps.


mardi 26 juillet 2016

Prévention des AVC et mode de vie : quels conseils suivre ?


Il est démontré qu’un mode de vie sain, adopté par une population à haut risque cardiovasculaire et sans antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC), est associé à une réduction de 70% du risque de survenue d’un AVC. Cependant, le faible nombre d’études randomisées contrôlées et les interactions entre divers facteurs de risque rendent difficile l’estimation de l’impact des critères individuels de mode de vie ou de leur modification. Une revue récente de la littérature présente les dernières données sur l’impact des changements de style de vie sur le risque de survenue ou de récidive d’AVC.

Surpoids, obésité : le risque d’AVC augmente de 5% pour 1 kg/m2 d’IMC
L’obésité accroît le risque d’AVC (fatal, ischémique ou hémorragique), tant chez les sujets âgés que chez les plus jeunes. Les élévations de tension artérielle, de cholestérol et de glycémie, favorisés par l’excès de poids, contribuent pour les trois quarts à cet excès de risque. Chez les sujets en surcharge pondérale ou obèses, le risque d’AVC augmente de 5% pour 1 kg/m2 d’IMC. Les recommandations actuelles préconisent donc la réduction pondérale dans ces populations, même si le bénéfice reste encore incertain, au vu des rares études sur le sujet. Des essais randomisés contrôlés portant sur des sujets ayant survécu à un AVC sont en cours (System CHANGE weight management programme).

Facteurs alimentaires et risque d’AVC
Le sodium augmente le risque d’AVC et la mortalité. En revanche, une augmentation quotidienne de 1g de potassium réduit le risque de 11%. Des apports élevés en magnésium sont associés à une diminution du risque, à l’inverse du calcium, qui a été rapporté de manière moins constante à une augmentation du risque. La quantité globale et le type de lipides et d’acides gras (saturés, mono insaturés, poly insaturés, oméga 3, trans...) n’affectent probablement pas le risque d’AVC de même la quantité et le type de protéines alimentaires. Les flavonoïdes (issus principalement des agrumes) et le lycopène (notamment des tomates) réduisent ce risque. La plupart des compléments et des vitamines n’ont pas démontré de lien avec le risque d’AVC, à l’exception de l’acide folique qui a montré une réduction modérée mais constante des AVC.
Un effet protecteur des fruits et légumes consistant
Les fruits et les légumes réduisent respectivement de 32% et 11%, le risque d’AVC par portion quotidienne de 200 g.

La consommation de viande rouge est associée à une augmentation du risque alors que les fibres, le poisson, les laitages allégés et le chocolat (surtout le noir) le réduisent.
L’Etude de prévention PREDIMED a clairement montré une réduction du risque d’AVC, confortant ainsi d’autres études sur le régime méditerranéen. De même, le régime de l’étude DASH (pour stopper l’hypertension) s’est avéré efficace pour prévenir les évènements cardiovasculaires (mais le risque spécifique d’AVC n’a pas été étudié). Quant au café, la relation entre sa consommation et le risque cardio vasculaire suit une courbe en J, le risque étant le plus faible pour une prise de 3 à 5 tasses par jour.
Pour le thé, vert ou autre, il est associé à une réduction du risque d’AVC et de la mortalité totale.
Enfin, la dénutrition protéino-calorique est un facteur de mauvais pronostic si elle est présente au moment de l’AVC. La renutrition par supplémentation orale ou parentérale n’a pas démontré une grande efficacité.

Et l’activité physique ?
La sédentarité accroît la mortalité totale et la survenue d’AVC de 25 à 30 %, même chez les sujets âgés à haut risque vasculaire. Un bénéfice est observé quelque soit le type d’activité physique (de loisir, sportive, marche). Certaines études ayant démontré une diminution substantielle du risque d’AVC avec un exercice plus intensif, l’Association Cardiologique Américaine (AHA) préconise une activité aérobie plus intense avec au moins 40 mn, au minimum 3 à 4 fois par semaine en prévention primaire. Après un AVC, une activité plus modérée (40 mn de marche 3 à 4 fois par semaine) est préconisée pour améliorer la mobilité, l’équilibre et l’endurance.
Tabac, alcool, drogues et AVC !

Une méta-analyse récente a mis en évidence une augmentation de 25% du risque d’AVC pour chaque consommation de 10 cigarettes quotidiennes. Le tabagisme passif est également mis en cause: il double le risque d’AVC. Mieux vaut donc s’en protéger, soi même et les autres !
La relation entre la prise d’alcool et l’AVC ischémique suit une courbe en J, le risque étant le plus bas pour 2 verres par jour chez les hommes et un verre chez les femmes. En revanche, la relation entre alcool et AVC hémorragique est linéaire : une forte consommation d’alcool et le binge drinking sont clairement délétères et augmentent également le risque de récidive d’AVC.
Quant aux diverses drogues (cocaïne, amphétamines, ecstasy, héroïne) elles favorisent les risque d’AVC, ischémiques et hémorragiques. Un lien avec le cannabis est probablement également en cause.
En définitive, pour réduire efficacement le risque d’AVC, les modifications du mode de vie doivent porter sur de multiples facteurs de risques cardiovasculaires. Des changements de vie qui sont souvent, hélas, difficiles à maintenir à long terme...

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samedi 9 juillet 2016

Le Parlement européen souhaite interdire les mentions liées au gain de vigilance ou de concentration sur les canettes de boissons énergisantes

Le Parlement européen souhaite interdire les mentions liées au gain de vigilance ou de concentration sur les canettes de boissons énergisantes.

Les efforts de prévention sur les sodas commencent à payer : les ventes de boissons sucrées diminuent globalement dans le monde. Un secteur continue pourtant de progresser ostensiblement : les boissons énergisantes. Pour freiner cette expansion, le Parlement européen a adopté ce jeudi une résolution visant à interdire la communication des fabricants de boissons à base de caféine à propos d’éventuels effets positifs sur la santé.

En particulier, ce sont les mentions concernant l’aide à la vigilance et à la concentration qui sont visées. En plus des soirées alcoolisées, ces sodas sont utilisés par les adolescents et les jeunes adultes pour « tenir » lors de révisions d’examens par exemple.

« Les statistiques nous montrent que de nombreux jeunes, et même des enfants, consomment énormément de boissons énergétiques », a déclaré la députée danoise Christel Schaldemose, qui a déposé la résolution.


Excitants et sucre en excès

Les conséquences d’une consommation précoce ou trop importante ne sont pas négligeables : troubles du sommeil ou du rythme cardiaque, céphalées ou problèmes de comportement… Les risques liés aux excitants contenus dans ces boissons ne sont pas les seuls. Ils viennent s’ajouter au risque accru d’obésité et de diabète.

« Il ne s’agit pas que de la caféine, a poursuivi l’eurodéputée. Les boissons énergétiques contiennent également beaucoup de sucre. Et nous pensons que ces types de boissons ne devraient pouvoir afficher aucune allégation de santé ».

Une canette de ces boissons peut en effet contenir jusqu’à l’équivalent de 27 morceaux de sucre, soit presque quatre fois plus que dans un cola !

Vers une extension des restrictions
Pour aller plus loin dans les restrictions, les députés ont aussi demandé aux Etats membres de mettre en place des règles sur la commercialisation de produits à teneur riche en caféine, afin de protéger les enfants.

« 68 % des adolescents consomment régulièrement ce type de boissons, et 18% des enfants, rappelle Marc Tarabella, député socialiste belge. Donc, c’est inquiétant ! Je dis ça aussi bien pour la concentration de sucre que pour les excitants qui sont dedans. Et je pense que les effets comportementaux peuvent être graves. On doit éviter ces allégations fallacieuses, qui sont à la limite frauduleuses. »